Vivre aujourd’hui…
Ce livre est une promenade dans l’Antiquité, selon un itinéraire subjectif et libre de toute contrainte. Son but: chercher auprès des Anciens des règles de vie et de pensées qui nous manquent.
Pas question de demander à Socrate de quel côté dormir, à Épicure ce qu’il faut manger le matin, à Sénèque comment gérer ses économies. Il s’agit plutôt d’approcher autrement quelques expériences d’existence et de pensée, centrales pour les Grecs et les Romains, dont chacun pourra s’inspirer.
- Roger-Pol Droit change notre regard sur l’Antiquité (Le Point)
- Promenade instructive (qui) porte remède à la désertion des humanités dans nos sociétés (Philosophie Magazine)
- Roger-Pol Droit excelle dans l’art de rendre familiers aux lecteurs » ces grands monstres éternellement vivants que sont les Anciens « .(Le Monde)
Vivre aujoud’hui
avec Socrate, Épicure, Sénèque et tous les autres.
Editions Odile Jacob
21 €
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Extrait
Le Point
« Et duplices tendens ad sidera palmas(« Tendant vers le ciel ses deux paumes… »). Quand je prononce ces mots, j’ai 13 ans. Me voilà debout sur l’estrade, récitant des vers de Virgile appris par coeur. (…) Nous avions, chaque trimestre, des compositions de récitation latine. Chacun son tour, nous tirions au sort un papier avec une référence, et nous allions déclamer bravement quelques lignes de Tite-Live ou de Cicéron, quelques vers d’Horace ou de Virgile – comme moi, ce jour-là. (…) La scène se situe dans un lycée de la République, à Paris, il y a seulement quelques décennies. (…) Le latin, en ce temps-là, s’enseignait dès la sixième. Je l’ai donc commencé à 10 ans. En quatrième, on pouvait ajouter le grec (…).
Pourquoi commencer par ces bribes de souvenirs ? Je n’ai aucun goût pour les Mémoires et préfère que les anecdotes, comme il se doit, sombrent dans l’oubli. Nostalgie ? Même pas. (…) Ces temps-là ne sont plus, et je ne crois ni aux regrets ni aux résurrections. Je crois, en revanche, aux écarts entre les moments de l’Histoire, à la nécessité de les constater, à l’utilité d’en mesurer les effets. (…) C’est pourquoi, en rappelant ces vieilleries, (…) j’ai voulu souligner, d’abord, une rupture.
Des sens contraires
Dans la continuité de nos rapports aux Anciens, quelque chose s’est rompu. Depuis deux ou trois générations, tout ce qui avait été transmis, vaille que vaille, pendant deux mille cinq cents ans se trouve laissé en friche, déserté par l’école. Dans les années 60, on enseignait encore ce qui l’avait été – sous des formes différentes, certes, mais avec un résultat à peu près semblable – aux jeunes Grecs de l’Antiquité, aux jeunes Romains de l’Empire, aux étudiants du Moyen Age comme à ceux des Lumières. Car, comme chacun sait, Grecs et Romains ont constamment nourri l’imaginaire de la culture européenne. Tournez-vous vers l’Histoire, regardez où vous voulez… ils sont partout ! De la peinture jusqu’au cinéma, de Shakespeare jusqu’à Cocteau ou Giraudoux, en passant par Racine, Hugo et cent autres, vous les retrouverez constamment. Que ce soit chez Montesquieu ou Robespierre, chez Marx ou même chez Hitler, Grecs et Romains sont éternellement recomposés, tirés en des sens contraires, mais toujours reconnaissables.
Qu’on n’aille pas s’imaginer qu’ils survivent uniquement dans la peinture, le théâtre ou la philosophie. La présence des Anciens imprègne les mots de la langue, les plans des rues, les coutumes nationales, les systèmes juridiques, les noms de lieux, les toits des maisons, l’agencement des chemins et des cultures, les institutions, les fêtes et les contes populaires. Entre autres…
Changer de regard
Mais cela se sait de moins en moins. La fréquentation permanente des oeuvres antiques n’est plus l’affaire que de spécialistes en voie de disparition. Ces experts sont compétents, ils sont novateurs – la question est entendue. Aujourd’hui, les voilà même capables de découvertes que les siècles passés ne pouvaient pas envisager. Dans ce domaine aussi, la recherche progresse. La question est ailleurs : dans l’écart vertigineux désormais creusé entre les trésors des Anciens et le commun des mortels.
(…) Or il n’est pas du tout vrai que seules mathématiques et formations scientifiques soient utiles dans le monde d’aujourd’hui et de demain. (…) Ma conviction : les Anciens peuvent nous être, à chaque instant, du plus grand secours, dans des circonstances très diverses et très concrètes du quotidien. On en trouvera, dans ce livre, une foule d’exemples. Chaque lecteur qui s’y appliquera en trouvera, de lui-même, cent autres ou plus. La seule chose qui compte : changer de regard, ne plus voir l’Antiquité comme une chose morte, respectable et ennuyeuse, vaguement décorative mais inutile pour vivre dans le monde réel. C’est l’inverse. Je crois, pour ma part, à une Antiquité colorée. »
Publié le 19/10/2010
Emissions
France Info
émission du dimanche 22 novembre 2010
Par Philippe vallet
Il faudrait toujours vivre en compagnie des Anciens. C’est ce qu’écrit le philosophe Roger-Pol Droit dans son nouveau livre. Une promenade pour retrouver la simplicité, l’humanité et la sagesse de penseurs grecs et latins qui ont nourri l’imaginaire de la culture européenne.
rfi
idées
émission du dimanche 07 novembre 2010
Par Pierre-Edouard Deldique
Roger-Pol Droit, chercheur au CNRS, écrivain, auteur de « Vivre aujourd’hui avec Socrate, Epicure, Sénèque et tous les autres » aux éditions Odile Jacob.
Franceculture.com
For intérieur
émission du 22.10.2010
Roger-Pol Droit, philosophe, est chercheur au CNRS (Histoire des doctrines de l’Antiquité) et enseigne à Sciences-Po. Il est notamment l’auteur de 101 expériences de philosophie quotidienne, qui a été un immense succès. Ce livre complète la série entamée avec La Compagnie des philosophes et La Compagnie des contemporains.