Philosophies d’ailleurs 1 et 2
Son nom vient du grec ancien, mais la philosophie n’est pas l’apanage des cultures issues de la Grèce antique.
Au contraire, les Grecs eux-mêmes considéraient que la philosophia venait d’ailleurs, et qu’ils n’en étaient pas les inventeurs. Tout au long de l’histoire occidentale s’est maintenue cette conviction : les autres aussi sont philosophes.
C’est seulement à la fin du XIXe siècle que la pensée occidentale s’est refermée sur elle-même, délaissant toutes les perspectives théoriques qui ne sont pas issues de la tradition gréco-latine.
À l’époque de la mondialisation, il est indispensable que la philosophie s’ouvre de nouveau aux courants de pensée qu’elle a injustement dénigrés au long du XXe siècle.
Cette anthologie rassemble des extraits de textes philosophiques essentiels des grandes civilisations indienne, chinoise, tibétaine, juive, arabe, persane et égyptienne. Ces passages, dont la plupart sont traduits pour la première fois en français, et regroupés selon leur langue d’origine, permettent de découvrir les lignes de force de ces philosophies d’ailleurs tout en révélant leur tonalité particulière.
Présentés par d’éminents spécialistes internationaux réunis spécialement sous la direction de Roger-Pol Droit, ces corpus sont éclairés par des études de synthèse et accompagnés de notes, glossaires et références mettant à disposition du lecteur les moyens d’approfondir les sujets de son choix.
Les pensées Indiennes, Chinoises et Tibétaines
Introduction, textes traduits, glossaire et index.
Éditions Hermann
Format : 14 x 21 cm – 488 pages
Ouvrage broché
35 €
Acheter ce livre sur :
– Amazon
– Fnac
Les pensées Hébraïques, Arabes, Persannes et Égyptiennes
Introduction, textes traduits, glossaire et index.
Éditions Hermann
Format : 14 x 21 cm – 488 pages
Ouvrage broché
35 €
Acheter ce livre sur :
– Amazon
– Fnac
Conférence au palais de l’UNESCO
A? l’occasion de la parution de la premie?re anthologie des philosophies du monde intitule?e :
Philosophies d’ailleurs, sous la direction de ROGER-POL DROIT, l’UNESCO, Philosophie Magazine, France Culture et les E?ditions Hermann ont le plaisir de vous inviter a? la confe?rence qu’ils organisent conjointement dans le cadre de la Journe?e mondiale de la philosophie
– le mardi 10 novembre 2009
– de 15h00 a? 17h30
– au palais de l’UNESCO (salle IV), 125, avenue de Suffren – 75007 Paris
– Me?tro : Se?gur (ligne 10) et Cambronne (ligne 6) / Parking Garibaldi Cambronne
Avis
Le figaro litteraire
Les autres civilisations pensent aussi
Paul-François Paoli
03/09/2009
Roger-Pol Droit présente «Philosophies d’ailleurs» une anthologie de textes philosophiques issus des traditions non européennes dont certains sont traduits en français pour la première fois.
Pourquoi tant d’ignorance et ce si longtemps ? C’est à cette question que tente de répondre l’initiative du philosophe Roger-Pol Droit qui vient de réunir, en deux tomes, une somme de textes qui appartiennent au patrimoine culturel de l’humanité mais que nous ignorons bien souvent, en Occident. Et pour cause : c’est que ces élaborations intellectuelles ne relèvent pas des canons de la pensée grecque auxquels nous avons pris l’habitude d’identifier, purement et simplement, la philosophie, comme si seuls les Grecs avaient été capables de réfléchir de manière rationnelle. Non, Platon et Aristote, et après eux les Allemands Kant et Hegel n’ont pas le monopole du logos ! La preuve en est ce travail intitulé Philosophies d’ailleurs qui rassemble, dans le premier tome, des textes fondateurs des traditions indienne, chinoise et tibétaine, et, dans le second, des recueils de pensées hébraïques, arabes, persanes et égyptiennes.
Loin de toute démarche différentialiste qui suggérerait que les non-Européens ne se sont jamais posé les grandes questions qui habitent la tradition occidentale, ou alors uniquement sous la forme poétique ou allégorique, cette somme montre, au contraire, que des autres civilisations ont aussi émergé des conceptions qui peuvent prétendre à l’universel par leur cohérence.
Particulièrement intéressante, à ce titre, est la contribution de François Jullien, qui a supervisé le chapitre sur la pensée chinoise et qui montre que les grands débats sur la « bonté » de l’homme, naturelle ou non, si chers à Rousseau, se trouvent déjà chez le penseur chinois Mencius, au IVe siècle avant Jésus-Christ. Sauf que chez les Chinois, les notions de bien et de mal n’émanent pas d’une vision métaphysique mais relèvent plutôt de l’ordre et du désordre.
Un monument d’éruditionComme le rappelle Jullien, en commentant des textes de Confucius ou du Tao, les Chinois ont moins pensé l’Être en termes d’identité stable que de régulation ou de processus. Quant aux grands débats sur la sagesse, le bonheur ou la vanité de l’action qui ont travaillé les penseurs stoïciens et épicuriens, on en retrouve d’assez comparables chez des penseurs indiens, tel Sankara, dont certains textes issus du Vedanta, au VIIIe siècle après Jésus-Christ, nous sont ici expliqués.
Le deuxième tome de ce corpus est tout aussi passionnant, quoique plus familier à notre univers. Les philosophies hébraïques, notamment celle de Maimonide, y sont présentées par Raphael Draï. Quant à l’islamologue Christian Jambet, il a réalisé une extraordinaire performance : celle de traduire et de commenter à la fois de grands textes de la tradition arabo- musulmane classique (Averroès, Fârâbî…) et des traditions persane et chiite.
Un monument d’érudition mis à la disposition de ceux qui veulent y voir un peu plus clair dans ce fameux débat sur les relations entre l’Orient et l’Occident !??Philosophies d’ailleurs présenté par Roger-Pol Droit Hermann, 448 p.,35 € le volume.