L’Occident expliqué à tout le monde
Sous un même mot, on trouve des sens différents que l’histoire a superposé les uns aux autres au fil des générations. C’est particulièrement le cas du terme « Occident », dont les enjeux sont aujourd’hui centraux. Il m’a paru indispensable de tenter d’y voir plus clair.
Présentation de l’éditeur
Qu’est-ce que l’Occident ?
Le mot est partout, dans les nouvelles du jour comme dans les livres d’histoire.
Mais il a tellement de sens différents que souvent la confusion règne.
Est-ce une région du monde ? L’Europe ? L’Amérique ? Les deux ? Ou l’ensemble des pays riches ?
Serait-ce une forme de société ? Un système économique ? Une morale ? Une religion, une manière de vivre, un état d’esprit ? Faut-il se réjouir de son existence, ou bien la maudire ?
Où donc se trouve l’Occident aujourd’hui ? Dans certaines parties du globe ? ou bien est-il devenu mondial ?
Pour sortir des images confuses et des idées floues, qui sont sources de haine et de violence, il faut clarifier ces interrogations. C’est l’objectif de ce livre.
Seuil, 2008
112 p.,
7 €
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Extrait
L’Occident est-il aujourd’hui à défendre ? Oui, mais il faut dire en quel sens, pourquoi, et contre qui. Que l’Occident soit en crise, ce n’est pas une nouveauté. Il n’est pas impossible que la crise soit son état normal, sa manière d’être et de se maintenir. Ce qui est préoccupant, c’est qu’il soit aujourd’hui en train de douter gravement de son universalité, à un moment où il est attaqué par des adversaires résolus qui veulent sa destruction. Mondialisé, dispersé sur toute la planète, transformé une nouvelle fois par l’expansion des techniques, traumatisé par la prise de conscience de sa face sombre, l’Occident applique sa puissance de mise en cause à sa propre identité et semble cesser de se croire porteur de vérités pour tous. Ce n’est pas la première fois que l’autoscepticisme le ronge.
Mais aujourd’hui, avec les multiples terroristes groupés sous le nom d’Al-Qaïda, il a contre lui des adversaires qui mènent une guerre acharnée pour détruire tous les fondements du monde occidentalisé. En finir avec la séparation du politique et du religieux, liquider la liberté de critique, supprimer l’égalité des sexes, voilà leurs objectifs. L’Occident est à leurs yeux médiocre, inhumain, humiliant, impie, obscène, immoral, idolâtre et ils travaillent à le remplacer par un univers dont les premières réalisations confirment qu’il n’est pas moins étouffant et totalitaire que celui des nazis. Voilà pourquoi il faut défendre l’Occident.
En précisant une dernière fois le sens de ce terme. Si « Occident » désignait encore le monde blanc, chrétien, mâle, colonisateur, exploiteur et imbu de sa supériorité, il ne serait pas question de songer à le défendre. Si au contraire « Occident » signifie aujourd’hui l’idée sans frontières d’une modernité en constante évolution, où sont séparés pouvoirs politiques et pouvoirs religieux, où sont garanties les libertés fondamentales et proclamée l’égalité des sexes, où la démocratie ne soit pas qu’un mot, alors il faut défendre l’Occident. Car cet Occident-là n’est pas un pays, ni même une civilisation, mais une direction de l’esprit – celle où l’esprit, contrairement au soleil, refuse de se coucher.
Avis
Valeurs Actuelles
Vaste programme, aurait dit le Général, surtout pour un livre aussi concis. En moins de cent pages, pourtant, Roger-Pol Droit relève le défi d’aborder toutes les questions principales que l’on se pose à propos de l’Occident, avec un remarquable sens de la synthèse, dans un langage clair et sans tomber dans l’ornière de la repentance. L’Occident se confond-il avec un espace géographique ? une période de l’Histoire ? Un système économique ? Un ensemble de valeurs religieuses et morales ? Un mode de vie ? Est-il un bienfait ou une malédiction ? Autant de problèmes que d’interrogations. De manière très didactique et sans manichéisme, n’ignorant ni la face claire ni la face sombre de l’Occident, l’auteur répond aux questions que tout un chacun se pose. C’est le propre de l’Occident, conclut-il, que de s’adresser à l’humanité dans son ensemble. Comme il est le seul à avoir valorisé autant, quitte à se perdre, la recherche de la nouveauté, la remise en question permanente. Et s’il faut le défendre contre ceux qui souhaitent sa disparition, c’est en tant que direction de l’esprit, « celle où l’esprit, contrairement au soleil, refuse de se coucher ». B. de C.
Traduction
(traductions en cours en coréen, en portugais, en italien, en espagnol, en grec)